Nous voulions goûter à nouveau à ces longs entretiens avec les artistes, ces échanges pleins de sève, de références, conçus pour un petit nombre d’amateurs. Nous voulions aussi retrouver ces « grands portraits » d’écrivains ou de cinéastes tels qu’on pouvait les lire dans la bonne presse, et dont la qualité formelle n’entamait pas la vraie liberté de ton. Il fallait pour cela nous exposer à la poussière et fouiller les vieux journaux et magazines gardés dans nos caves ; mais nous tenions aussi à faire parler les vivants, ceux qui ont une langue, ceux qui ont encore quelque chose à dire – non pas sur la biodiversité, les questions de genre ou les nouvelles mobilités, mais sur l’Art. L’Art de faire de la poésie, des films, des romans. L’Art des artistes. Celui qui se fiche de son prix, sachant sa valeur.